Une fable cellulaire pour parler de reliance et de mystère
A ma sœur...
Quand on vit une expérience intérieure forte, mystique ou spirituelle, il est souvent difficile de la mettre en mots.
C’est ce que j’ai ressenti il y a quelques années : une impression soudaine d’appartenir à une dimension supérieure, une reliance invisible mais puissante. Comment en parler à quelqu’un qui ne croit qu’à ce qui est mesurable, vérifiable, « prouvé » ?
Comme ma sœur Corinne, par exemple — très cartésienne, peu ouverte à la spiritualité. Plutôt que d’argumenter, j’ai choisi d’inventer une histoire, une petite fable mettant en scène deux globules rouges.
À travers ce dialogue imaginaire, j’ai tenté de traduire l’inexprimable…
La fable : le dialogue des cellules
Il était une fois deux cellules du corps humain qui discutaient ensemble. Deux globules rouges, qui naviguaient dans une veine en direction du cœur.
L’une d’elles confia à l’autre qu’elle avait vécu une « expérience mystique » quelques jours auparavant. Son récit l’emplissait d’une exaltation nouvelle. L’autre, plus terre-à-terre, l’écoutait d’un air sceptique.
— J’ai eu une vision soudaine, raconta la première. J’ai perçu que nous faisions partie d’un tout, d’une entité supérieure infiniment vaste. Nous étions tous reliés, issus d’une même source. Je l’ai ressenti au plus profond de moi, et depuis, ma vie a changé.
— Tu avais peut-être trop d’oxygène en toi, et ça t’a monté à la tête ! répondit l’autre en riant. Tu ne vas pas me dire que tu fais partie d’une secte ? Je ne crois pas une seconde à ces histoires.
— Non, tu me connais, je suis un libre penseur. Mais cette expérience était si intense, si inhabituelle… J’ai senti une reliance, une appartenance à cette entité supérieure. Et pendant cette vision, un nom m’est venu. Comme si elle me parlait. Elle disait : « Je suis Corinne ».
— Oh là là, arrête tout de suite l’oxygène, ça ne te réussit pas ! Et que t’a-t-elle dit, ta fameuse “entité supérieure” ?
— Elle ne m’a pas seulement parlé… J’ai surtout ressenti ce qu’elle voulait dire, comme une nouvelle forme de communication. Voici son message :
« N’aie pas peur, petite cellule. Tu fais partie de moi. Oui, tu es reliée à un système d’une complexité et d’une beauté extraordinaires, parfaitement coordonné, qu’on appelle “Corinne”. Mais sache aussi que je suis en toi, comme dans chacune des autres cellules qui me composent. »
Je lui ai répondu : « Est-ce que tu fais référence à ce que certains appellent l’ADN ? J’ai entendu des rumeurs à ce sujet… On dit que nous viendrions tous d’une même essence, d’une cellule originelle, créés “à l’image” de cette cellule primordiale. »
— Exactement, confirma-t-elle. En quelque sorte, tu fais partie de moi, et je fais partie de toi. Je suis l’Alpha et l’Oméga. Maintenant, va en paix et poursuis ton chemin vers le cœur…
La petite cellule s’arrêta, perdue dans ses pensées. Son amie, un peu émue malgré elle, finit par briser le silence :
— C’est une jolie histoire… mais moi, je crois ce que je vois. Tu ne me feras pas croire en “Corinne” ! Si une telle entité existait, nos scientifiques — la grande communauté des neurones — l’auraient déjà prouvé.
— J’en ai parlé avec certains d’entre eux, répondit la cellule mystique. Certains doutent, d’autres reconnaissent qu’il existe encore beaucoup de choses qu’ils ne peuvent expliquer. Peut-être que notre conscience n’est pas encore prête… Peut-être qu’un jour, on comprendra l’ADN, le cœur, les organes, et notre véritable origine.
Ou peut-être que tout ceci n’était que mon imagination. Mais en attendant, cette vision éclaire ma vie. Depuis, je marche en paix, remplie d’allégresse.
L’autre sourit, presque attendrie :
— Quoi qu’il en soit, il est temps de reprendre la route. Nous avons de l’oxygène à transporter, mon amie. Et comme disait ta “Corinne”, allons… reprenons le chemin du cœur.
Vers le cœur...
Bien sûr, ce conte n’a pas pour but de convaincre ou de prouver quoi que ce soit. Il est simplement le reflet d’un vécu intérieur, partagé à travers une image.
Peut-être que, comme la cellule rationnelle, chacun de nous garde une part de doute. Et peut-être que, comme la cellule mystique, chacun a déjà ressenti — ne serait-ce qu’un instant — ce lien mystérieux avec quelque chose de plus vaste.
L’essentiel, finalement, n’est pas de croire ou de ne pas croire… mais d’avancer, ensemble, vers le cœur.
👉 Et vous ?
Avez-vous déjà vécu une expérience de reliance à quelque chose de plus grand que vous ?